Lustre en verre Murano, vers 1900

Le travail du verre à Venise remonte au VIIIe siècle grâce à un savoir-faire apporté à l’origine par les Égyptiens, puis développé par les byzantins ayant fui Constantinople.

Les fours des artisans verriers ayant provoqués des incendies dans la ville, un décret du XIIIe siècle les oblige à s’installer plus à l’écart sur la petite île de Murano. C’est là que commence la véritable histoire, ce transfert permettra de préserver un secret de fabrication précieusement conservé.

Cette activité était hautement règlementée, elle apportait certains privilèges aux maitres verriers, mais leur interdisait en contrepartie de partir travailler ailleurs. La petite histoire dit même que les « déserteurs » étaient traqués et assassinés par des agents spéciaux de l’État vénitien. Toutes les cours d’Europe passaient commande et raffolaient des objets luxueux fabriqués à Murano tel que les verres, bijoux, vases, miroirs et lustres. Ils rêvaient d’en percer le secret de fabrication afin de pouvoir les reproduire dans leur pays.

Le verre de Murano connu son apogée entre le XVIe et le XVIIIe siècle lorsque fut découverte la technique qui permis de colorer la pâte de verre, ouvrant la porte à une infinie richesse de création. Mais en 1805, lorsque la République de Venise tombe sous la coupe de l’empire autrichien, le cristal de Bohême prend le pas sur l’art verrier de Murano et la production ne cesse de diminuer. Murano se fait presque oublier jusqu’au début des années 1900 où un renouveau stylistique, notamment avec l’Art Nouveau et l’Art Déco, remet au goût du jour les objets sortis de ses fours.

Tout d’abord, à Murano il n’est question que de verre et jamais de cristal car le plomb est formellement interdit dans sa formulation. Le plomb ayant comme utilité d’augmenter la transparence du verre et de supprimer les petites bulles d’air, la caractéristique première du verre de Murano est donc précisément de ne jamais être parfaitement translucide et de contenir de petites bulles.

Les techniques de fabrication se transmettent de père en fils et les pièces sont toujours réalisées à la main, soit soufflées, soit filées. Ainsi chaque pièce est unique et peut présenter des irrégularités et asymétries, gage d’un travail totalement artisanal.